Travail à ferrer

Un travail à ferrer - ou simplement travail - est un système plus ou moins particulièrement élaboré conçu pour maintenir de grands animaux, surtout lors du ferrage.



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  • ... Le travail : Le plus fréquemment, le ferrage s'effectue librement... le travail, aussi nommé " travail à ferrer", est un bati dans ... Les pointes des clous sont ensuite coupées et la partie restante replié dans le sabot.... (source : hubertdeliniez.blog50)

Un travail à ferrer - ou simplement travail (au pluriel «travails» et non travaux) - est un système plus ou moins particulièrement élaboré (jadis fixé dans le sol, et aujourd'hui mobile) conçu pour maintenir de grands animaux (chevaux et bœufs), surtout lors du ferrage.

Si dans la majorité des cas, et pour un animal docile, le ferrage est effectué sans l'entraver spécifiquement[1], outre à la tête ou au cou par une simple corde épaisse - longe - ou sangle (nouée, le plus souvent en laissant du mou, à un anneau contre un mur ou à un poteau) destinée seulement à le faire rester en place ou alors à l'empêcher de quitter le lieu (en cas d'éventuel bruit tout à coup provoquant sa frayeur), le maréchal-ferrant utilise le travail pour les chevaux plus complexes et pour les vaches et les bœufs qui ne peuvent rester debout sur trois pattes.

Sans entrer dans la catégorie des outils, le travail à ferrer est un espace aménagé (intérieur à l'atelier ou extérieur) constitué d'un bâti particulièrement robuste dans lequel le cheval ou le bœuf est entravé avec sangles et de ventrières. Il semblerait que l'usage de ce système, quelquefois nommé aussi métier à ferrer[2] ait été plus systématique pour les bœufs.

Cet équipement, témoin d'un mode de vie actuellement disparu, est toujours visible dans quelques rares localités rurales, où il peut être désigné sous différents noms selon les régions. Dans celle d'Angoulême, c'était le «tramail»[3], comme à Asnières-sur-Nouère[4]. Dans celle de Grenoble, par exemple, on parle d'«étrait» ou de «détré», ainsi à Quaix-en-Chartreuse ainsi qu'à Proveysieux[5], à Mont-Saint-Martin[6] ou encore à Roissard[7]. En Lozère, à Florac, le système était appelé en occitan ferrador [fer'raδu]. [8]

Actuellement, le terme de travail à ferrer est le plus souvent supplanté par celui de «cage de contention». [9]

Description

Le système est en premier lieu caractérisé par sa rigidité et son extrême robustesse. Il s'agit en effet de limiter les mouvements d'animaux spécifiquement vigoureux et pouvant peser jusqu'aux environs d'une tonne.

Pour ce qui est de sa conception généralement et de l'évolution de celle-ci, on remarque selon les modèles une similitude d'origine avec un joug, un carcan et une forme de pilori, par le maintien particulièrement cœrcitif des membres et/ou du cou.

L'étymologie citée ci-dessous fait écho aux techniques mises en œuvre pour les intruments de brimade et de torture particulièrement en usage avant la Révolution française.

Dans certains villages de Picardie, et de l'Amiénois surtout (comme à L'Étoile[10] ou à Bovelles, par exemple), où le souvenir de "travails à ferrer" n'est pas conservé, ont néenmoins été utilisés dans les fermes, jusque dans les années 1965 à peu près (généralisation de l'insémination artificielle), des carcans pour maintenir par le cou ou la tête les vaches qu'on mettait à la disposition du taureau. Il y avait un coin spécial dans l'étable où le carcan était fixé au mur. On peut par conséquent considérer ce carcan comme une version légère et peu particulièrement élaborée du "travail à ferrer".

On faisait pénétrer l'animal à ferrer ou à soigner dans cette sorte de cage en avançant, et il en sortait soit le plus souvent par l'avant (mais après avoir libéré son passage en relevant les parties amovibles permettant de lui maintenir la tête), soit par l'arrière (si le côté avant du système était fixe), en l'obligeant à reculer, ce qu'il fait avec bien plus de réticence et de temps.

Parties fixes

Dessin dans le Petit Larousse illustré de 1925.

Si quelques exemplaires sont constitués, mais aussi l'évoque l'étymologie du mot travail, de trois pieux comme celui de Roissard, la majorité semble posséder quatre poutres verticales. L'assemblage du bâti relève de la technique de la charpenterie pour ce qui est des travails à ferrer avec montants en bois. Une variante est observée dans le cas de ceux à montants de pierre.

La section de ces pieux est évidemment importante, de même que le bois utilisé est probablement toujours du chêne pour ses qualités de dureté et de résistance à la torsion, aux intempéries, aux insectes ainsi qu'aux champignons. Ces poutres verticales sont particulièrement solidement fixées dans le sol et réunies à leur extrémité supérieure, l'une à l'autre, par quatre autres pièces de bois (solives) quelquefois de section un peu inférieure. Chaque angle ainsi constitué par une pièce verticale et une pièce horizontale est renforcé par l'assemblage d'un gousset, dans l'objectif d'idéalement solidariser les parties principales de ce bâti. Quelquefois, le renforcement était assuré par la fixation de pattes métalliques, comme à Saint-Sulpice-de-Cognac.

Les deux piliers avant de cette sorte de portique sont pourvus chacun à à peu près 50 cm du sol d'une sorte de barre de métal ou de court chevron en bois ou encore de marche conçue pour l'appui des pattes avant de l'animal.

Certains travails édifiés à l'extérieur sont couverts d'un toit (oblique à une seule pente dans le cas de travail accolé à un mur voisin, en bâtière, par conséquent à deux pans, pour un travail indépendant et isolé de toute construction proche). Les quatre gros pieux verticaux du bâti sont alors les porteurs directs du toit.

Parties mobiles en matériau rigide
  • parties rotatives, faisant fonction de treuil
  • parties amovibles, basculantes ou pivotantes

Parties mobiles en matériau souple

  • lanières et sangles
  • ventrières

Liste non exhaustive des travails à ferrer du "Petit patrimoine"

(Cette liste répertorie des systèmes conservés (donc toujours aujourd'hui visibles) et d'autres définitivement disparus. )

Ain

Charente

Lot-et-Garonne

Oise

  • Rouvroy-les-Merles, travail dont l'origine reste à déterminer, mais entreposé au Centre de Formation Professionnelle Agricole.

Pas-de-Calais

Le "travail à ferrer" de l'atelier Quénehen, vers 1905, à Puits-Bénault, (hameau du Pas-de-Calais).

Somme
Dans la rue de Lihons, à Méharicourt, vers 1905.

Cantal

En Espagne

Notes, sources et références
  1. Docilité du cheval, attestée par photos ici, ou par tapisserie ancienne consultables en ligne
  2. Gérard Boutet, La France en héritage - Dictionnaire encyclopédique - Métiers, coutumes, vie quotidienne, 1850-1960, éd. Perrin, 2007, 1502 pages - (ISBN 978-2-262-02622-6) (p. 873)
  3. Patrimoine de France
  4. Témoignage recueilli sur le vif en mars 2008 (voir page de discussion).
  5. Quaix-en-Chartreuse (page au format PDF consultable en ligne)
  6. Mont-Saint-Martin (page au format PDF consultable en ligne)
  7. Site sur le Trièves
  8. Florac
  9. Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural - Les mots du passé, éd. Fayard, 1997, 1766 pages - (ISBN 2-213-59587-9) (p. 1632).
  10. Site perso particulièrement détaillé consacré au village de L'Étoile
  11. Petite photo du "travail" à Conand
  12. Témoignage recueilli en mars 2008 (consultable en page de discussion) auprès de la propre fille du maréchal-ferrant de l'époque.
  13. Bœufs attachés
  14. Site municipal officiel de Colayrac
  15. Témoignage oral recueilli en mars 2008 auprès de généalogistes amateurs de la Somme, petits-enfants d'un maréchal-ferrant d'une autre localité, collègue à l'époque de celui de Groffliers.
  16. Photo de la place de Pœy-de-Lescar
  17. Témoignage oral recueilli en mars 2008 auprès de généalogistes amateurs de la Somme, petits-enfants du maréchal-ferrant de l'époque.
  18. Témoignage oral recueilli en mars 2008 auprès de généalogistes amateurs de la Somme, ayant vu personnellement le travail à ferrer de Buigny-Saint-Maclou jusque dans les années 1950.
  19. Témoignage oral recueilli en mars 2008 auprès de généalogistes amateurs de la Somme, ayant vu personnellement le travail à ferrer de Lamotte-Buleux jusque dans les années 1950.
  20. Témoignage oral recueilli en mars 2008 auprès de généalogistes amateurs de la Somme, petits-enfants du maréchal-ferrant de l'époque.
  21. Site municipal officiel de Roffiac
  22. Photo accompagnant le récit d'une randonnnée sur les pas de Robert Louis Stevenson

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