Joute équestre

La joute équestre est l'une des épreuves d'un tournoi de chevalerie mettant face à face des chevaliers qui se chargent à la lance.



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La joute équestre est l'une des épreuves d'un tournoi de chevalerie mettant face à face des chevaliers qui se chargent à la lance.

Joute équestre en Bavière au XVe siècle
chevalier dans une joute moderne (Livermore 2006)

Histoire

Les premières joutes équestres apparaissent en France dès le XII ème siècle. A cette époque les armures de plates n'existaient toujours, les chevaliers étaient simplement revêtus d'une cotte de mailles, d'un casque et d'un écu long en forme de goutte d'eau.

Les cavaliers n'avaient pas de lice et s'élançaient; ils se faisaient quelquefois face en mêlée. Le risque était particulièrement important, car les chevaux et les cavaliers pouvaient s'entrechoquer de face particulièrement violemment au galop.

Dans les années 1170, Guillaume le Maréchal (William Marshall) était devenu un champion redouté, ce qui lui valu le surnom du «meilleur chevalier au monde».

L'Eglise condamne rapidement ce genres d'épreuves tournois et joutes, les Papes s'y opposent personnellement dès 1193. Au XIII ème siècle l'équipement se perfectionne, les jouteurs portent désormais un grand heaume, le bouclier est devenu plus petit, mais toujours pas de lice, les cavaliers se croisent sans aucune séparation. Les accidents mortels sont particulièrement nombreux et des règles débutent progressivement à s'instaurer.

Bertrand du Guesclin à peine sorti de l'adolescence se distingue brillamment en participant anonymement à une joute équestre avec un cheval d'emprunt.

C'est en particulier René d'Anjou comte de Provence, qui avec son célèbre livre des Tournois, donnera toutes ses lettres de noblesse aux grandes joute équestres organisées lors des tournois du XV ème siècle.

Les armures de plates font leur apparition fin XIV ème, elles débutent même à spécialiser, Les armures de joute sont plus lourdes et moins articulées que celles de guerre, elles pèsent à peu près 30 Kg.

Il est à noter qu'un cavalier armuré était idéalement capable de monter à cheval, quelquefois il se hissait à partir d'une sorte marche-pied, son écuyer l'aidait juste à mettre le pied à étrier, car la vision de proximité était particulièrement réduite avec un heaume, il était impossible d'avoir une vision rapprochée à moins de deux mètres devant soi quand on marchait avec.

En mai 1389, le roi de France Charles VI se distingue lors d'une joute équestre. Froissart, qui nous rapporte ce fait, est peut-être complaisant ; Charles VI n'en n'est pas moins un authentique passionné et un jouteur plutôt solide. Il transmet le virus à sa descendance. Les compétitions pouvaient durer plusieurs jours et même plusieurs semaines. En mai 1390, les joutes équestres à Saint-Inglevert durent tout le mois.

Fin XV ème, par sécurité, une barrière, la lice, le long de laquelle galopent les chevaliers en sens inverse est mise en place à la fin du XIVe siècle. Les contre lices apparaissent aussi, elles évitent au chevaux de faire des écarts une fois lancés dans la lice.

Les lances sont aussi sécurisées par un rochet, ce qui l'empêche d'entrer dans la vue d'un heaume. Au contraire de ce que énormément s'imaginent, l'objectif du jouteur n'est pas de faire chuter son adversaire. Pour être déclaré vainqueur, il faut briser au maximum de lances sur l'armure des autres jouteurs. En cas d'égalité, la longueur du morceau brisé sert à départager les deux chevaliers. La dangerosité de ce sport nécessite bien des adaptations, tant au niveau des armures qu'au niveau des lances. Elles évoluent aussi et deviennent de plus en plus lourdes avec une garde et une arrière main qui fait office de balancier.

Progressivement on ne joute plus avec un bouclier, mais on porte simplement un manteau d'armes rivé sur l'épaule gauche. Il est strié pour faciliter la casse de la lance au moment de l'impact.

Activité bien moins violente que le tournoi, la joute équestre produit cependant un nombre important de morts et de blessés. Le 15 février 1515, un mort est à déplorer à l'occasion d'une joute équestre donnée en l'honneur de l'entrée de François Ier à Paris. Le roi de France est un passionné et y brilla durant sa jeunesse.

C'est en particulier au XVI ème siècle que les armures sont devenues particulièrement peaufinées, ce qui n'empêchera pas Henri II d'être mortellement blessé par son capitaine de la garde écossaise.

Le 1er juin 1559 marque le début des jeux donnés à Paris après la signature de la paix du Cateau-Cambrésis. Ces festivités sportives durent tout le mois de juin et comprennent surtout des joutes équestres. Le 30 juin, le roi de France Henri II est mortellement blessé au cours d'une joute équestre signant du même coup l'arrêt de mort des tournois, joutes équestres et autres Pas d'armes en France. Les épreuves équestres à la lance furent remplacées par des jeux d'adresse martiaux, la quintaine et le jeu de l'anneau.

Antoine de Pluvinel au XVII ème siècle enseigne à Louis XIII l'art de la Joute. Il fait partie des rares recueils où l'utilisation de la lance et des angles d'attaques sont clairement expliqués.

Aujourd'hui, ce sport reprend un second souffle. La version sportive est différente des spectacles organisés avec des acteurs-cascadeurs qui ont des lances pré-cassées ou le bon chevalier bat toujours, in fine, le méchant. Les compétitions se pratiquent en armure de plates et les lances sont en frêne sous deux version en bois plein, ou pourvue en terminaison par un court insert en balsa pour un peu amortir l'impact.

Ce sont en particulier les Anglais et les Belges qui ont remis la joute équestre en lice en Europe. Des compétitions mondiales sont régulièrement organisées.

En Angleterre le célèbre musée de Leeds le Royal Armouries organise l'ensemble des ans en avril une joute équestre version XV ème, seuls les meilleurs jouteurs mondiaux y sont conviés. Les lices de compétitions mesurent à peu près 40 mètres de longueur.

Des épreuves sont aussi organisées aux USA, Canada, Nouvelle-Zélande, Belgique, Pologne, et en Norvège.

Les joutes équestres sportives ont été présentées plusieurs fois au Salon du cheval de Paris, mais ce sport reste toujours confidentiel en France, quoiqu'il en fut le berceau. Aujourd'hui on compte à peine une dizaine de cavaliers français qui pratiquent la joute équestre sportive de compétition. Sport de tradition, il est toujours respecté durant les épreuves actuelles, eu égard à l'ensemble des cavaliers qui ont été tués durant près de 500 ans de pratique. Briser une lance sur son adversaire reste toujours un honneur.

Du reste, pour s'équiper, il y a peu de batteurs d'armures qui exercent en France. Une armure reste un équipement compliqué à réaliser et particulièrement onéreux, sa fabrication demande de grandes compétences et une connaissance pointue des pièces de musées qui nous restent.

Avec le retour des compétitions, les techniques de la joute équestres sont progressivement retrouvées.

Les passes se font exclusivement au galop, les lances s'abaissent progressivement pour venir toucher le cavalier adverse qui vient sur la gauche. Il est préférable de galoper tout près de la lice, sinon, il y a risque de manquer l'adversaire au passage. Il est interdit de toucher le cheval, sous peine de disqualification.

Ce sport est complexe car il exige d'être bon cavalier (niveau galop 4 minimum pour les épreuves) et précis dans le maniement de la lance. Un bon mental est aussi indispensable, en effet, une fois le cheval lancé dans la lice, on ne peut plus revenir en arrière, le choc devient inéluctable. Porter une armure implique de nombreuses contraintes : la visibilité est réduite et il fait rapidement chaud sous les heaumes.

Le cheval est un partenaire essentiel, car il fait corps avec son cavalier, un bon cheval de joute présentera son épaule antérieure pour donner une impulsion supplémentaire à la lance. Si la monture ne veut pas jouter, en refusant d'entrer dans la lice ou en y trottant du tout le long, le cavalier sera disqualifié, même si ce dernier est un champion reconnu. Le cheval de joute doit tomber au galop dès les premières foulées et s'arrêter net à la fin de la lice. Ce type de chevaux demande un dressage et un entraînement spécifique.

Le cinéma a popularisé les joutes en 1952 avec Robert Taylor jouant le rôle de Ivanohé et plus récemment en 2001, le film Chevalier (Titre original : A Knight's Tale) avec l'acteur Heath Ledger.

Bibliographie


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