Ourasi

Ourasi est un grand cheval de course né à Saint-Etienne-l'Allier, dans l'Eure. C'est un trotteur français alezan brûlé. Quatre fois vainqueur du Prix d'Amérique, ce crack charismatique...



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  • - Ourasi est de retour à Vincennes. A l'occasion du Prix d'Amérique 2004, exceptionnellement, Ourasi était de retour à Vincennes... (source : ourasi.leroifaineant.free)

Ourasi (7 avril 1980 -) est un grand cheval de course né à Saint-Etienne-l'Allier, dans l'Eure. C'est un trotteur français alezan brûlé. Quatre fois vainqueur du Prix d'Amérique, ce crack charismatique et populaire est reconnu comme l'un des plus grands chevaux de l'histoire, sinon le plus grand.

Ourasi en septembre 2006

Jeunesse

Ourasi naquit dans le petit élevage normand de Raoul Ostheimer et Rachel Tessier, qui ne fondent guère d'espoirs sur ce poulain paresseux et lourdaud, d'origine modeste. Le haras traverse alors une passe économique complexe, et Ourasi est l'unique poulain vivant de l'année. Cependant, il commence à l'automne de ses 2 ans, entraîné par Rachel Tessier et drivé par Raoul Ostheimer, qui est sourd et quasi-muet. Les débuts ne sont pas convaincants, mais c'est en partie à cause du handicap de son driver, qui hésite à s'imposer dans le peloton. Ses propriétaires décident alors de le confier au maître Jean-René Gougeon, le plus grand driver français au palmarès inidentique (avec Roquépine, Une de Mai et autres Bellino II). Avec lui, il découvre Vincennes, où il s'impose à sa quatrième tentative, dans un prix de série. Lui qui n'a toujours jamais affronté les meilleurs de ses contemporains est engagé dans le Critérium des Jeunes, qu'à la surprise générale il remporte de toute une classe au début de l'année 1983.

Tandis qu'affluent des offres d'achat encore plus mirobolantes que ses propriétaires refusent les unes après les autres, le cheval enchaîne les victoires aux niveaux classique et semi-classique, et Rachel Tessier, qui l'entraînait jusqu'alors, décide de le confier à plein temps à Jean-René Gougeon. Ce dernier doit composer avec le caractère particulièrement spécifique du cheval, dominateur et conquérant en courses, mais avare de ses efforts à l'entraînement. Cette nonchalance qui était la sienne quelquefois jusque dans l'aire de départ, ou alors pendant l'épreuve, où il semblait s'intéresser à la compétition à quelques centaines de mètres du but, participera de la légende d'Ourasi, et lui vaudra un surnom : «le roi fainéant».

Au cours de l'année 1983, il doit batailler ferme contre ses adversaires qui lui disputent le titre de meilleur 3 ans. S'il s'impose deux fois, il doit se contenter du premier accessit dans les quatre autres courses auxquelles il participe, dont le Critérium des 3 ans en fin d'année, où Orco, son rival de l'époque, le devance. Mais ce dernier ne se remettra pas de ses luttes contre Ourasi, et bientôt disparaîtra de la scène. L'année 1984 voit Ourasi s'imposer dans deux semi-classiques, mais il rate ses rendez-vous les plus importants : 4e du Prix de Sélection, distancé dans le Critérium des 4 ans, 5e dans le Critérium Continental, il n'est pas, alors, reconnu comme un grand champion.

La consécration

Ourasi avec son licol gravé à son nom

C'est en 1985 qu'Ourasi, alors âgé de 5 ans, passe la vitesse supérieure. Il réalise une saison presque idéale : 9 victoires et 4 places en 13 sorties, et si le Prix de Sélection lui échappe à nouveau (il termine 3e) il retrouve enfin le goût de la victoire classique dans le Critérium des 5 ans. Désormais leader incontestable de sa génération, il se présente en fin d'année face aux chevaux d'âge dans les préparatoires au Prix d'Amérique, où il s'annonce comme le favori. Début 1986, après une victoire dans le Prix de Belgique, il remporte pour la première fois l'épreuve reine du trot, record à la clé (1'16"6) devant le champion Mon Tourbillon, qui sera désormais l'un de ses plus valeureux rivaux.

1986 sera une année idéale, tout simplement, Ourasi y demeurant invaincu en 14 courses et se forgeant un palmarès déjà hors du commun : Prix de France, Prix de Sélection, Grand Critérium de Cagnes, Prix de l'Atlantique... Sa première incursion à l'étranger est une réussite, le cheval s'imposant en Allemagne dans l'Elite Rennen. En juin, sa prestation dans le Prix René Ballière restera comme l'une de ses courses les plus légendaires : enfermé à la corde durant tout le parcours par un peloton entièrement ligué contre lui, il se dégage à quelques mètres du poteau, et au prix d'une accélération foudroyante vient toiser Mon Tourbillon et Noble Atout. Il est invincible. La série se poursuit durant l'hiver, et Ourasi se permet l'exploit de remporter les 4 épreuves préparatoires du Prix d'Amérique, les "4 B" (Prix de Bretagne, du Bourbonnais, de Bourgogne, de Belgique). En janvier 1987, il s'impose une deuxième fois dans l'Amérique, et de quelle manière : parti à une cote incroyable de 1/10 (1 franc de gain pour 10 francs de mise), qui fit trembler le PMU, il gagna à la parade, Jean-René Gougeon ayant voulu faire plaisir au public en lui offrant une spectaculaire envolée dans la ligne droite.

En 1987, il reste invaincu jusqu'en juin (2e du Prix René Ballière) portant son total à 22 victoires consécutives et se succédant à lui-même au palmarès des plus grandes épreuves du calendrier. La suite n'est que redite : en 1988, il remporte 15 de ses 17 sorties, et se produit une nouvelle fois à l'étranger, dans le Aby Stora Pris, en Suède. En particulier, il gagne un troisième Prix d'Amérique, rejoignant au panthéon des courses Uranie, Roquépine et Bellino II, les trois seuls triple lauréats de la course. 1988 est aussi marqué par l'aventure américaine du March of Dimes, et son combat mythique contre l'Américain Mack Lobell, à l'issue duquel plus personne ne conteste sa suprématie mondiale.

Le «Match du siècle»

En 1988, le crack américain Mack Lobell fait une première incursion, victorieuse, en Europe, en remportant l'Elitloppet en Suède. «Mighty Mack», le premier cheval à être descendu sous la barre mythique de 1'10" au kilomètre (il a fait afficher 1'09"7 sur le mile en 1987), est alors reconnu aux États-Unis comme un champion hors normes, qui n'a pas d'adversaire à sa mesure. Seul Ourasi, qui cette année-là vient de s'adjuger un troisième Prix d'Amérique, peut lui contester le titre de meilleur trotteur du monde. Mais les deux champions n'évoluent pas dans la même sphère : Mack Lobell se cantonne à l'exercice du sprint sur piste plate, s'aventurant peu au-delà du mile, alors que son lointain rival a fait de Vincennes, et de sa piste infernale pour les bolides américains (à cause de la montée et des distances des grandes épreuves, 2100 m au minimum), sa forteresse inexpugnable. Si les rares incursions à l'étranger d'Ourasi furent couronnées de succès (toujours sur 2100 m), et si son aptitude au mile avait été prouvée dans le Grand critérium de vitesse de la Côte d'Azur, qu'il allait remporter 4 fois, aucune confrontation avec la star américaine ne se profilait. Chuck Sylvester et John Campbell, l'entraîneur et le driver de «Mighty Mack», clamaient de leur côté que leur champion était le meilleur au monde, et qu'Ourasi ne saurait rivaliser avec lui. Tout au long de l'année 1988, ils firent monter la pression, accusant l'entourage d'Ourasi, qu'ils surnommèrent «the French poltron», de craindre la confrontation sur la piste. Le défi était lancé, mais pour l'entourage de Mack Lobell, pas question de régler cette affaire de suprématie sur terrain neutre, toujours moins à Vincennes. Les Américains imposèrent par conséquent leur conditions : le match devait se dérouler à domicile, dans les circonstances les plus avantageuses pour leur cheval - sur 1609 mètres, piste plate. À Ourasi de cumuler les handicaps : un long voyage, et des conditions de courses qui ne lui étaient pas familières, lui qui n'avait jamais quitté l'Europe. Malgré la flagrante iniquité du challenge, Jean-René Gougeon releva le défi, et en novembre fut organisé à Philadelphie le March of Dimes - «le match du siècle».

Faire s'affronter ces deux chevaux seuls pour les départager n'avait pas de sens. Fut par conséquent constitué dans une course pourvue de 600 000 dollars, un plateau exceptionnel réunissant autour des deux cracks les meilleurs chevaux d'Amérique du Nord (Sugarcane Hanover, Napoletano, Scenic Regal... ), mais aussi le Suédois Callit. La course déchaîna les passions, à cause de la rivalité entre les deux chevaux, probablement parmi les tout meilleurs de l'histoire des courses. L'épreuve fut à la hauteur des espérances, réservant un finale totalement inattendu. Mack Lobell prit rapidement les choses en main, voulant s'imposer à la manière des forts, comme à son habitude. Son départ canon lui permit de se porter particulièrement vite en tête, tandis qu'Ourasi pointait à 9 longueurs à la fin du premier tournant, mal loti avec son n°7 derrière l'autostart. Mais dans la ligne d'en face le Français passa tout le peloton en revue pour se porter à la hauteur de son rival à l'amorce du dernier tournant. La ligne droite finale se résuma à un duel à couteaux tirés entre les deux cracks, l'Américain à la corde, flanqué à son extérieur par Ourasi qui progressivement grignotait du terrain : tout comme les spectateurs présents sur l'hippodrome, les deux drivers, Gougeon et Campbell, ne se préoccupaient que de leur mano a mano, oubliant qu'ils n'étaient pas seuls en piste. Et lorsque finalement Ourasi terrassa Mack Lobell, il n'eut pas course gagnée pour tout autant : un troisième larron, Sugarcane Hanover, que n'importe qui avait oublié, surgit du dos d'Ourasi et vint remporter la course sur le fil. Mais sa victoire était condamnée à rester anecdotique : le «match du siècle» avait livré son verdict, Ourasi était bien le plus fort, et il fut assuré d'occuper seul le trône de meilleur cheval du monde.

Suite et fin de carrière

Début 1989, Ourasi, malgré son âge, n'a rien perdu de sa superbe. Il s'apprête à disputer son quatrième Prix d'Amérique, et en cas de victoire signerait là un exploit unique. De retour des États-Unis, il a remporté les trois préparatoires qu'il a disputées, et personne ne l'imagine rater son rendez-vous avec l'histoire. Mais avant la course, en ce dernier dimanche de janvier, rien ne se passe comme d'habitude. Ourasi est un cheval au caractère particulièrement spécifique, dont la préparation nécessite un certain rituel. Mais c'est aussi une star, qui attire autour de son box une nuée de journalistes comme Vincennes en a peu connu, le phénomène étant alors au faîte de sa gloire et de sa popularité. Or, quelques jours plus tôt, il a connu de petits soucis au niveau des reins, et juste avant la course, dans un environnement stressant, il n'a pu uriner comme il en avait l'habitude. Le détail n'est pas anecdotique : le cheval n'est pas au mieux. Tandis que personne ne l'imagine battu, il ne peut faire mieux que troisième, au courage, derrière Queila Gédé et Potin d'Amour. A la stupéfaction générale. Dans la foulée, Ourasi perd son complice de toujours : victime d'un infarctus, Jean-René Gougeon raccroche définitivement à 61 ans, et c'est son frère Michel-Marcel qui prend sa relève au sulky du crack.

Heureusement, un mois plus tard, Ourasi rassure en s'adjugeant l'éprouvant Prix de Paris : il n'est pas fini, au contraire, et le prouve en gagnant trois autres Groupe 1, dont le Grand Prix d'Oslo en Norvège. Néanmoins, il a 9 ans, l'âge de la retraite approche. Le Prix d'Amérique 1990 sera nécessairement son dernier, dans la mesure où il aura alors atteint 10 ans, l'âge limite pour les trotteurs. Il se doit de l'emporter, pour conclure son éblouissante carrière en apothéose et devenir le cheval le plus titré de l'histoire. Ce sera chose faite le 28 janvier 1990, après une préparation plus prudente qu'à l'accoutumée : «le Roi fainéant» l'emporte comme à la parade devant un Vincennes galvanisé par ce moment historique, et sort par la grande porte pour son ultime prestation.

Retraite

Dans la foulée Ourasi entama une carrière d'étalon, pour laquelle il était particulièrement attendu. Son prix de saillie fut fixé à 90 000 francs, un record à l'époque. Mais Ourasi supporta mal l'arrêt brutal de l'entraînement et de la compétition, si quoiqu'il perdit le moral et dépérit. Au grand dam de ses propriétaires, il s'avéra presque infertile, ne donnant que 8 poulains la première année, pour 130 juments saillies, venues de France, de Scandinavie ou des États-Unis. On fit venir des spécialistes du monde entier, mais rien n'y fit : en 10 ans, il ne donna que 38 produits, et parmi eux aucun champion.

Définitivement retiré de la monte depuis quelques années, il coule des jours heureux au Haras de Gruchy dans le Calvados à quelques kilomètres de Bayeux, où il reçoit de nombreuses visites.

Principales victoires

 Europe

Allemagne Allemagne

  • Elite-Rennen  : (1986)
  • Grand-Prix de Hambourg  : (1988)

France France

Norvège Norvège

Suède Suède

Principaux accessits

États-Unis États-Unis

  • March of Dimes au Garden State Park 2e (1988)

France France

Tableau de bord

  • Gains en course : 21 782 895 Francs
  • Meilleure réduction kilométrique : 1'11"5 à Garden State Park soit 50, 27 Km/h sur 1609 m
  • 85 courses, 58 victoires et 22 places

Origines

Le père d'Ourasi, Greyhound (qu'il ne faut pas confondre avec un grand champion américain de l'entre-deux guerres), fut un honorable compétiteur, se plaçant au niveau semi-classique. Mort après trois années de monte, il n'eut guère le temps de s'imposer au haras, où il était assez attendu, eu égard à ses belles origines, dans la mesure où il était issu d'un croisement entre l'excellent étalon Ura, lui-même né dans la pourpre par le chef de race Carioca II et la mythique Gélinotte (double lauréate du prix d'Amérique), et une fille du crack Jamin (aussi deux prix d'Amérique à son actif).
Quant à sa mère, Fleurasie quoiqu'elle ait pour ascendants quelques grands noms de l'élevage français (Atus II, Carioca II, Hernani III et Euripide), sa lignée maternelle ne plaidait pas pour elle . Retirée au haras après une obscure carrière de courses, elle allait cependant s'y transcender : outre le cheval du siècle, elle donna avec le grand étalon Fakir du Vivier une autre championne, Vourasie. La petite sœur d'Ourasi, si elle ne parvint pas à remporter le Prix d'Amérique, termina à trois reprises sur le podium. Elle s'octroya un Prix de France, et en particulier gagna la bagatelle de trois Prix de Paris.

On notera enfin, dans le pedigree d'Ourasi, le double inbreeding sur Carioca II (3x4) et Hernani III (4x4).


Origines de Ourasi
Père
Greyhound
Ura Carioca II Mousko Williams
Quovaria
Gélinotte Kairos
Rhyticere
Strada Jamin Abner
Dladys
Etchida Hernani III
Trita
Mère
Fleurasie
Remembrer Atus II Hernani III
Juignettes
Bredouille Quiroga II
Stele
Tania du mont L'X Carioca II
Uvette
Moniqua II Euripide
Igra


Anecdotes

  • Le 4 février 2006, l'Équipe Magazine le consacre meilleur trotteur français de l'ensemble des temps.
  • A la fin de l'année 1987, malgré le refus de Rachel Tessier, Raoul Ostheimer décide de syndiquer son prodige en 40 parts de 600 000 francs, ce qui portait la valeur du cheval à 24 millions, soit le record mondial à l'époque pour la syndication d'un trotteur. Il en conserve 20, alors que les autres sont commercialisées en un temps record, quelquefois au-dessus du prix affiché. Contestant la vente et revendiquant des droits sur la propriété du cheval, Rachel Tessier intenta une action en justice, ce qui lui valut d'être écartée de l'entourage d'Ourasi : elle ne reverra plus durant 15 ans le cheval qu'elle avait élevé avec son ex-mari.

Voir aussi

Bibliographie

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 24/03/2009.
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