Arazi

Arazi est un cheval de course né aux Etats-Unis en 1989, fils de Blushing Groom et de Danseur Fabuleux, par Northern Dancer.



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Arazi

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Père : Blushing Groom
Mère : Danseur Fabuleux
Père de mère : Northern Dancer
Sexe : M
Date de naissance : 1989
Pays de naissance : États-Unis États-Unis
Pays d'entraînement : France France
Eleveur : R. Wilson Jr.
Propriétaire :
Entraîneur : François Boutin
Jockey/Driver :
Record :
Nombre de courses : 14
Nombre de victoires : 9
Gains en courses :

Arazi est un cheval de course né aux Etats-Unis en 1989, fils de Blushing Groom et de Danseur Fabuleux, par Northern Dancer. Il fut l'un des meilleurs 2 ans de l'histoire des courses.

Une carrière fulgurante

En 1989, l'homme d'affaires américain Allen E. Paulson, propriétaire de nombreux champions (parmi lesquels le grand Cigar), se porte acquéreur d'un foal de petite taille pour 350.000 dollars. Baptisé Arazi, le poulain est envoyé en France pour y être entraîné par le maître François Boutin, qui va façonner ce phénomène, l'un des plus stupéfiants 2 ans de l'après-guerre.

1991 : l'année Arazi

Précoce, Arazi démarre son année de 2 ans particulièrement tôt et s'impose particulièrement rapidement comme le leader de sa génération. Mieux, un phénomène. Sous la monte de Gerald Mossé, il remporte six des sept premières courses auxquelles il prend part dont le Prix Morny, le Prix de la Salamandre et le Grand Critérium, soit les classiques français pour les poulains de son âge. Non seulement il n'a pas d'adversaires à sa taille, mais en particulier il gagne à chaque fois avec un style éblouissant : venant de l'arrière du peloton, il le transperce à la manière d'un projectile rougeoyant, faisant luire sa robe alezane et la clarté de la traine blanche qui orne son chanfrein. Arazi est sans conteste le meilleur poulain d'Europe, et son propriétaire rêve naturellement de porter son hégémonie sur le sol américain. L'objectif est arrêté, ce sera la Breeders'Cup Juvenile, qui se déroule cette année-là sur l'hippodrome de Churchill Downs, dans le Kentucky. Allen Paulson n'est pas l'unique à rêver d'une victoire dans le grand rendez-vous de novembre. Cheikh Mohammed, qui n'est pas resté insensible aux exploits du phénomène, lui offre 9 millions de dollars pour acquérir 50% du cheval. Marché conclu.

La Breeders'Cup Juvenile

Le 2 novembre 1991, après la victoire d'Arazi dans la Breeders'Cup Juvenile, "Cheikh Mo" ne devait pas regretter d'avoir sorti le carnet de chèques. Ce que le protégé de François Boutin a fait ce jour-là est toujours dans l'ensemble des mémoires. Non seulement il avait prouvé qu'il était le meilleur cheval au monde, mais sa course reste la plus stupéfiante de l'histoire de la Breeders'Cup, et l'impression qu'y laissa le poulain sur le dirt de Chruchill Downs ne peut se comparer qu'à celle que fit Secretariat, dans les années 70. C'est dire.

Arazi, qui n'a connu que l'herbe taillée au millimètre des hippodromes français, doit composer avec une double inconnue. D'une part, la Breeders'Cup Juvenile, longue de 1700 m, se dispute corde à gauche. D'autre part, même si des essais concluants sont réalisés à l'entraînement sur une piste en sable, il doit débuter sur le dirt, cette surface étrange dont les projections de sable ont dérouté plus d'un cheval européen - d'ailleurs, l'ensemble des représentants du vieux continents qui ont jusqu'alors tenté leur chance sur cette surface typiquement américaine s'y sont cassés les dents. Ajoutez à cela qu'un long déplacement transatlantique peut laisser des traces, et on mesure quels obstacles l'élève de François Boutin doit surmonter. Et puis Arazi se présente devant la crème des poulains américains nés en 1989, une génération brillante, avec surtout le Californien Bertrando, futur cheval d'âge de l'année 1993, qui vient de remporter aisément les Norfolk Stakes, ultime préparatoire à la Breeders'Cup Juvenile. Au départ se trouve aussi le futur lauréat des Preakness Stakes, Pine Bluff. En cas de victoire, Arazi serait le premier non-Américain à remporter l'épreuve.

Monté par Pat Valenzuela, Arazi se rend au départ de la course face à treize adversaires. Particulièrement vite, comme à son habitude, Bertrando prend les devants. Imprimant un rythme d'enfer, le poulain, reconnaissable entre tous avec son bonnet blanc, n'a pas l'intention d'attendre ses concurrents : trois ou quatre longueurs devant tous le monde, il file, il mange la piste. Et Arazi ? Il est en queue de peloton, loin, particulièrement loin du leader, à une douzaine de longueurs. C'est mal embarqué. Mais soudain le poulain semble se réveiller, comme si la course, jusqu'à ce moment, ne l'avait pas vraiment intéressé. Il couvre, sa foulée s'allonge, les sabots cognent plus dur sur le dirt - il accélère. Particulièrement vite, les jockeys voient passer une flèche au cœur du peloton. Arazi dévore la piste au milieu du tournant, à chaque foulée il dépasse un concurrent, et s'approche de Bertrando, qui semblait filer vers une victoire aisée. A l'entrée de la ligne droite, on s'imagine assister à un mano à mano entre les deux stars. Même pas : Bertrando donne tout, Arazi fait du jogging, et lui passe sous le nez en quelques foulées. Pat Valenzuela ne s'efforce même pas de lui faire prendre la corde, il dépasse son adversaire à trois ou quatre épaisseurs de la lice, puis rabat tranquillement sa monture légèrement plus loin, pour mieux goûter une ligne droite triomphale. Arazi ne cesse d'augmenter son avance et passe le poteau 5 franches longueurs devant Bertrando, lui-même détaché du peloton. C'est le plus gros écart jamais enregistré dans cette course, et nul doute qu'il eut été bien supérieur si Arazi avait prononcé son effort plus tôt, si Valenzuela l'avait sollicité davantage au lieu de le laisser finir sa course au canter - il aurait gagné de 15 longueurs, mais à quoi bon ? Qu'importe le chrono (1'44"78), qu'importent les distances à l'arrivée : Arazi est sur une autre planète.

Timeform ne s'y trompe pas, qui, sur la foi de cette performance, lui attribue le rating, exceptionnel pour un 2 ans, de 135. Le score de 139 curieusement octroyé cette année-là à Generous, auteur d'un formidable triplé Derby d'Epsom / Derby d'Irlande / King George, certes, mais qui a sombré dans l'Arc de Suave Dancer, semble presque anecdotique. Malgré Generous, malgré Suave Dancer, Arazi est élu cheval de l'année en Europe en 1991, une première pour un 2 ans.

Les lendemains qui déchantent

Naturellement, la démonstration d'Arazi à Churchill Downs lui vaut les superlatifs les plus enthousiastes. Time le compare à Secretariat, et le New York Times parle d'un cheval "mythique, presque mystique". Il est illico installé grand favori de la 118e édition du Kentucky Derby, qui doit se dérouler sept mois plus tard. L'hiver sera long. Mais, premier accroc dans la carrière du crack, il doit subir à son retour des Etats-Unis une intervention chirurgicale pour retirer des petits fragments d'os qui se baladent au-dessus de son genou. L'opération est un succès, mais la convalescence d'Arazi, qui se passe à Lamorlaye, est plus longue que prévue.

Le Kentucky Derby

L'objectif est clair : après avoir été le premier cheval entraîné en Europe à remporter la Breeders'Cup Juvenile, Arazi sera le premier à gagner la plus mythique des classiques américaines : le Kentucky Derby. François Boutin et les propriétaires du poulain décident de le confier au jockey Steve Cauthen, dernier lauréat de la triple couronne américaine, en selle sur Affirmed, en 1978. Avant de s'envoler vers le Kentucky et de retrouver le théâtre de ses exploits, Churchill Downs, Arazi doit faire sa rentrée à Paris. Son mentor choisit une course aisée, le Prix Omnium II, sur 1600 m. Arazi s'impose aisément devant la poignée de téméraires qui a osé s'aligner devant lui.

Depuis Silky Sullivan en 1958, aucun cheval n'avait été tout autant attendu pour le "Run for the roses" (surnom du Kentucky Derby). A l'aéroport de Louisville (Kentucky) où le crack débarque, les journalistes se pressent. Cauthen pense qu'il est aussi bon qu'Affirmed, et Valenzuela affirme qu'il fera mieux que Sunday Silence, avec lequel il avait gagné le derby en 1989. Pour l'ensemble des observateurs, la course est jouée d'avance. Et les interrogations portent davantage sur l'avenir d'Arazi que sur le derby lui-même. Après sa victoire à Churchill Downs, va-t-il tenter la triple couronne américaine, ou bien devenir le premier cheval à remporter le derby du Kentucky et celui d'Epsom ?

Poser la question ainsi, c'est cependant faire l'impasse sur une interrogation dont les 2000 m du Kentucky Derby, même s'ils devaient être le théâtre d'une nouvelle envolée d'Arazi, ne garantissent en rien la résolution certaine : nul ne sait si le crack possède la tenue suffisante pour s'imposer sur 2000m et au-delà. Les 2400 m des Belmont Stakes (troisième manche de la triple couronne), et a fortiori ceux du particulièrement compliqué parcours d'Epsom demandent des aptitudes spécifiques, et rien ne dit qu'Arazi les possède, malgré son talent hors du commun.

Avant de se demander si la classe pourra primer sur les aptitudes, il y a tout de même une course à gagner, et pas n'importe laquelle : malgré la présence de l'épouvantail français, les meilleurs 3 ans américains se sont donnés rendez-vous dans le derby. Ils sont 18, c'est énormément, et cela veut dire que le tirage au sort des numéros à la corde aura une grande importance. Pas de chance pour Arazi, qui hérite d'une épouvantable place au départ : le 17, totalement à l'extérieur. Malgré ce sévère handicap, Arazi part «écrasé d'argent» : le montant des paris sur les 17 autres candidats réunis n'atteint même pas la somme investie sur lui. Du jamais vu.

La course est lancée. Arazi musarde à l'arrière du peloton – comme d'habitude. Peu après la mi-parcours, le moment tant attendu arrive : Arazi accélère, prend son envol. Comme en novembre, dans la Breeders'Cup Juvenile, il mange un à un ses adversaires, et se rapproche irrésistiblement des leaders. Au moment de l'emballage final, il se tient en troisième position. Les 170.000 spectateurs de Churchill Downs hurlent et l'encouragent à les faire revivre les mêmes sensations que sept mois plus tôt. Mais l'inimaginable se produit : Arazi ne progresse plus, il cale, il s'éteint, et se laisse avaler par le peloton. Au passage du poteau, il est loin : huitième. Devant, Lil E. Tee remporte aisément l'épreuve, mais on l'a à peine remarqué.

Que s'est-il passé ? Chacun y va de son hypothèse pour justifier l'une des plus grandes surprises de l'histoire des courses américaines. Cette opération du genou subie pendant l'hiver a-t-elle laissé des traces sur l'organisme d'Arazi ? Sa préparation perturbée et l'unique course de rentrée – trop facile – qu'il a pu effectuer peuvent-elles expliquer cette déroute ? Arazi n'a-t-il pas la tenue indispensable pour s'imposer sur 2000 m ? N'est-il tout simplement plus le même cheval ?

Derniers feux

Après l'énorme désillusion du Kentuck Derby, il n'est plus question ni de Triple couronne, ni de Derby d'Epsom. Arazi est de retour en Europe. Hélas, il ne sera plus jamais le même. Une tentative sur le mile d'Ascot dans les St. James's Palace Stakes en juin se solde par une modeste 5e place, indigne de lui. Mis au repos durant l'été, il réapparaît en septembre et se classe uniquement 3e d'Arcangues dans le Prix du Prince d'Orange sur 2000 m, preuve que cette distance n'est définitivement pas la sienne. L'espoir renaît lorsqu'il retrouve le goût de la victoire dans le Prix du Rond-Point sur 1600 m.

Une nouvelle expédition américaine est annoncée, et les foules se réveillent : Arazi va briguer une nouvelle victoire dans la Breeders'Cup, cette fois dans l'épreuve du mile, sur gazon. Malgré ses revers de fortune, le prestige du crack n'est pas atteint si on en croit la cote délirante que les turfistes lui octroient, en signe de dévotion. Arazi part grand favori, mais pas de miracle cependant, là non plus : il termine à une piteuse 11e place, loin derrière le champion de la distance, Lure.

Cette fois, c'est terminé : Arazi se retire sur cette nouvelle déconvenue, les propriétaires décidant naturellement d'arrêter les frais et de ne pas entamer davantage le prestige du champion. Que faut-il retenir de sa singulière carrière ? La fulgurante série de victoires conquises par le petit alezan, ou le goût amer des promesses les plus folles que des lendemains qui déchantent n'ont pas su tenir ? Le souvenir qu'il faut garder d'Arazi, ce sont ces deux minutes d'euphorie dont un jour de novembre il nous fit le cadeau.

Au haras

Fin 1992, Cheikh Mohammed achète à Allen Paulson l'autre moitié d'Arazi et l'envoie faire la monte à Dalham Stud, en Angleterre. Décidément, les dieux du turf ont abandonné le crack, qui déçoit au haras comme il a déçu au cours de l'année 1992.

Baladé de l'Angleterre aux Etats-Unis (à Three Chimneys Farm dans le Kentucky), puis au Japon en 1997 et même en Suisse avant de s'installer en Australie à Victoria où il officie actuellement pour un tarif modique (Aus 7.700), Arazi a cependant génèré l'excellent Congaree, les honorables America, First Magnitude et Prairie Runner, mais aussi les mères de Electrocutionist, Lahudood (Breeders'Cup Filly & Mare Turf) et Spinning Queen (Sun Chariot Stakes). Rien à voir cependant avec ce qu'on pouvait attendre d'un tel phénomène, a fortiori pourvu d'un particulièrement séduisant pedigree.

Le parcours d'Arazi

1991

  • Prix La Flèche, L.  : 1e
  • Prix du Bois, Gr. 3 : 1e
  • Prix Robert Papin, Gr. 2 : 1e

1992

Récompenses

Origines

Arazi est remarquablement né, ce qui explique son prix de vente assez élevé pour un foal (350.000 dollars) - qui l'eut été plus toujours si le poulain n'avait pas été si petit. Il est issu d'un croisement assez rare entre le grand étalon Blushing Groom (père surtout des cracks Nashwan et Rainbow Quest) et une fille du chef de race Northern Dancer, lequel a principalement tracé en lignée mâle. Croisement qui allait se révéler spécifiquement judicieux, puisque présentée à l'étalon Rahy, un fils de Blushing Groom, Danseur Fabuleux allait donner ensuite l'excellent Noverre, au palmarès plus que apporté, et qui sut, lui, durer de 2 à 4 ans : lauréat des Sussex Stakes (+2ème)  ; deuxième des Dewhurst Stakes, des St. James's Palace Stakes, des Queen Elizabeth II Stakes, du Dubaï Duty Free et des Lockinge Stakes ; troisième des Morny et Jacques Le Marois, des Mondial Stakes et des Champion Stakes. Des 8 autres produits de la poulinière, issus de grands étalons comme Mr. Prospector ou Irish River, seule Fortrose (par Forty Niner) montra légèrement de qualité en se plaçant dans une listed.

Danseur Fabuleux quant à elle se distingua sur les pistes, obtenant le grade de semi-classique en s'octroyant la seconde place du Prix Minerve (groupe 3). Sa mère, Fabuleux Jane, fit mieux toujours : l'une des vedettes de sa promotion, elle gagna le Prix de Pomone (groupe 3) et en particulier prit des accessits dans deux classiques, troisième du Prix de Diane puis du Prix Vermeille. Elle se recommande d'autre part de trois de ses frères et sœurs lauréats de groupe 1 : le sprinter Ajdal (par Northern Dancer, vainqueur des Dewhurst Stakes et des Nunthorpe Stakes), le miler Formidable (par Forli, vainqueur des Middle Park Stakes, 3ème des Sussex Stakes) la propre sœur de ce dernier, Flying Partner (lauréate des Fantasy Stakes et 3ème des Kentucky Oaks).
Au haras, hormis Danseur Fabuleux, Fabuleux Jane donna un lauréat du Turf Classic, Joyeux Danseur (par Nureyev), mais aussi quelques honorables compétiteurs.

On notera enfin, dans le papier d'Arazi, le triple inbreeding sur Wild Risk (3x4), Nearco (4x4) et Native Dancer (4x5).

Origines de Arazi
Père
Blushing Groom
Red God Nasrullah Nearco
Mumtaz Begum
Spring Run Menow
Boola Brook
Runaway Bride Wild Risk Rialto
Wild Violet
Aimee Tudor Minstrel
Email
Mère
Danseur Fabuleux
Northern Dancer Nearctic Nearco
Lady Angela
Natalma Native Dancer
Almahmoud
Fabuleux Jane Le Fabuleux Wild Risk
Anguar
Native Partner Raise a Native
Dinner Partner


Références

Recherche sur Google Images :



"Marc Arazi : environnement et cadre ..."

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 24/03/2009.
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